Le journal de la Section
FO Saint-Maur 30 Mai 2003
Réforme des Retraites : Notre Analyse
Le 26 mai 2003, toutes les Organisations Syndicales de la
RATP, ont été reçues par M. Gilles de ROBIEN (ministre des transports), qui
nous a apporté, sans aucune équivoque, toutes les garanties en matière
de maintien, en l'état, de notre régime spécial de retraites et ce pour
l'ensemble des salariés de la RATP, mais aussi pour 17 autres régimes spéciaux
dont la SNCF (voir lettre de Gilles de ROBIEN dans notre cadre).
De plus en ce qui concerne spécifiquement la RATP, cette
volonté de maintien en l'état de notre régime est assurée pour de nombreuses
années, une faible détérioration de notre compte apparaît autour de 2015-2020
pour redevenir stable par la suite.
Il n'y a donc aucune logique économique ou comptable (au
choix) à la remise en cause de nos acquis statutaires, ni aujourd'hui, ni
dans l'avenir.
La logique économique/comptable, au mépris du social et
de l'humain, est malheureusement la logique de fonctionnement des gouvernants
actuels, notre équilibre budgétaire étant assuré dans le présent et pour
l'avenir, nous n'avons plus de raison objective de nous en faire
aujourd'hui.
Attention, ceci ne veut pas dire que nous n'aurons plus
jamais, à l'avenir, à nous mobiliser ensemble, tous ensembles, pour les
retraites ou d'autres motifs (protection sociale, salaires, effectifs, service
minimum, conditions de travail et de vie au travail ... ). se mobiliser
aujourd'hui, à la RATP ne se justifiant plus que par des raisons idéologiques
et purement politiques ; soyons tous honnêtes, une infime minorité d'entre nous
est prête à ce sacrifice.
La solidarité est le principe et la raison d'être du
syndicalisme, personne ici n'y ailleurs à la RATP n'a à rougir ou à prouver à
qui que ce soit que nous ne sommes pas collectivement solidaires, je rappelle
quand même aux moralistes et aux bâtisseurs de mauvaises consciences
individuelles ou/et collectives certaines dates (1er Février, 3 Avril, le 1er
Mai, 13, 14, 15, 16 et 25 Mai), la perspective d'un préavis illimité à partir
du 3 juin des principales centrales syndicales soit 8 jours lors desquels
nombres d'entre nous ont marqué leur attachement indéfectible aux acquis
sociaux collectifs et qui ont contraint le gouvernement à capituler.
Continuer aujourd'hui ne serait
plus assimilable à de la solidarité, mais à du sacrifice.
Ne nous voilons pas la face et regardons sans idéologie
le passé, le présent et le futur:
Sur qui à part nous mêmes avons nous pu compter ou pourrons nous compter
pour défendre avec nous nos acquis, hier, aujourd'hui et demain lorsque le
gouvernement légiférera, par exemple pour l'instauration d'un service minimum ?
Car faut pas se leurrer, après les retraites aujourd'hui, la sécurité
sociale à l'automne, la représentation nationale s'attaquera au Graal : le
service minimum, qui signerait la fin de nombre de nos acquis, si nous
n'étions pas capables de mobiliser longuement et fortement ?
Qui peut objectivement dire que nous aurions un quelconque soutien, le jour
où nous nous battrons contre l'instauration d'un service minimum, alors
qu'il est souhaité par tout le monde, y compris par les corporations qui
attendent de nous un engagement solidaire ? , d'où ce que j'écrivais
quelques paragraphes au-dessus: « Continuer aujourd'hui ne serait plus
assimilable à de la solidarité, mais à du sacrifice ».
Oui me rétorquerons certains, mais nous avons tous des
enfants, de la famille, des voisins, des amis dans le privé, il est donc normal
de continuer la mobilisation pour eux ; à ceux-ci je réponds :
1/ La possibilité d'entrer dans une entreprise comme la
notre est encore plus facile aujourd'hui, qu'hier, avec notamment la fin de
certaines discrimination à l'embauche, telle que celle liée à la nationalité;faites le savoir autour de vous ...
2/ La RATP, comme toutes les grandes entreprises
nationales, ont toujours été des vecteurs de progrès sociaux pour l'ensemble
des salariés du pays, le maintien et le développement de nos acquis est la
garantie pour tous (Public/Privé) d'un haut niveau de protection des salariés
et de leur famille, ainsi qu'un indispensable garde-fou à une libéralisation à
outrance qui conduirait à l'exclusion d'une majorité de personnes.
3/ Rappelons-nous quand même qu'en temps d'embellie
économique les entrants dans la fonction publique ou le service public sont
considérés par TOUS les autres comme des perdants, des sans ambition, petits
bras et j'en passe et des meilleures, il ne vient à l'esprit à personne, dans
ces périodes-là de nous traiter de nantis...
4/ Aujourd'hui chers collègues
soyez fiers de vous, de notre entreprise, de nos acquis. ne culpabilisez en
rien, et dites-vous bien, que quoique nous fassions, y compris la grève
solidaire, nous serons toujours perçus hors de l'entreprise comme de vilains
petits canards, à qui à la première occasion on tordra le cou.
5/ La Confédération
syndicale FORCE OUVRIÈRE, à laquelle FO RATP appartient, continue le combat
partout où cela est nécessaire et avec une ardeur et une détermination inégalée
et constante dans le temps.
Objectivement FORCE OUVRIÈRE est la
seule Confédération dont le discours n'a pas varié, d'un iota depuis des
lustres, 37,5 pour TOUS, Public/Privé, aux salariés hors régimes spéciaux de se
mobiliser autour de notre confédération, elle ne les trahira pas.
D'où ma conclusion, ne confondez pas
Solidarité avec Sacrifice, et gardez toutes vos forces pour les combats
futurs, ils devraient être nombreux et intenses.
Le
Mardi 3 juin, je serai personnellement gréviste pour deux raisons
essentielles :
1/ Débattre avec chacun d'entre-vous à bâtons rompus, dans le respect de chacun et un esprit de tolérance; la liberté est à ce prix.
2/ Combattant dans l'âme, je vais jusqu'au bout de la solidarité, sans verser dans le sacrifice, je reprendrai donc le travail dès le 4 juin, l'esprit et la conscience tranquille et sereine, prêt à repartir immédiatement si la situation l'exigeait.
FO et moi-même récusons comme presque toujours le blocage éventuel (les
dépôts, le syndicalisme est vecteur de liberté individuelle et collective, le
recours au blocage ne peut être qu'exceptionnel ...le vulgariser est
un danger pour la démocratie et la crédibilité des salariés ou/et des
organisations syndicales qui le pratiquent ou le cautionnent ...
Rappel de notre site Internet ainsi que notre adresse e-mail
www.chez.com/foply24): adresse e-mail : foply1@libertysurf.fr
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Eric ABEBERRY 201362 pour FORCE OUVRIÈRE Saint-Maur